Pourquoi passer par une négociation alors qu’une DUE pourrait suffire ? La généralisation de la complémentaire santé représente plus qu’une simple obligation. Elle offre également une chance de dialoguer avec les employés concernant leurs attentes et leur bien-être au travail.
L’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) propose une approche en cinq étapes qui peut être utilisée comme méthodologie pour une négociation axée sur l’instauration d’une complémentaire santé, tout en contribuant à l’amélioration des conditions de travail.
1) Trouver un consensus pour engager la démarche
De quoi s’agit-il ? La première étape vise à clarifier la démarche et ses objectifs. Le régime obligatoire ne couvre qu’une partie des remboursements de santé. Instaurer une bonne complémentaire santé en entreprise permet de couvrir la majorité des consultations (sauf en cas de dépassement d’honoraires élevé), ainsi que le forfait hospitalier, tout en réduisant les frais restants pour les soins oculaires ou dentaires. Les contrats signés via une entreprise présentent généralement un meilleur rapport qualité-prix comparé aux assurances individuelles. À cet avantage financier s’ajoute le fait que, dans le cadre d’un contrat de santé collectif, une partie de la cotisation est prise en charge par l’entreprise, le reste étant à la charge des salariés.
2) Réaliser un diagnostic
La négociation facilite un diagnostic approfondi via un recueil coopératif des besoins des salariés, notamment en matière de soins oculaires ou dentaires. Elle aide aussi à identifier des problèmes de santé plus lourds ou des situations spécifiques nécessitant une attention particulière. L’employeur peut choisir de collecter ces besoins par le biais de questionnaires ou d’entretiens individuels.
3) Formuler des priorités
À partir des besoins identifiés, il convient de proposer un plan et des priorités. Le dialogue social ainsi que la négociation permettent de fixer ensemble les objectifs de la complémentaire santé et d’engager les salariés dans un plan de protection sociale.
4) Mettre en pratique le plan
L’exécution du plan se fera de manière collaborative, avec un engagement marqué de la part de l’employeur et des salariés, puisque le paiement des primes sera réparti entre les deux parties.
5) Assurer le suivi et l’évaluation
Une fois que les quatre premières étapes de la démarche ont été respectées, un suivi et une évaluation des effets de la complémentaire santé instaurée dans l’entreprise pourront être réalisés conjointement entre l’employeur et les employés.
L’ANACT souligne que pour garantir son efficacité, cette démarche doit être conduite en concertation avec les partenaires sociaux et avec une vision globale. C’est sous cette condition que le dialogue social peut mener à une négociation efficace, assurant durablement la paix sociale. Cette paix sociale, à son tour, permet de réduire les coûts liés à la méfiance des salariés envers leur environnement. En instaurant une cohérence parmi les salariés, la négociation établit un climat de confiance avec l’employeur.